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de Don Lorenzo Cappelletti

NEn 2025, nous nous consacrerons à illustrer la décoration des chevets des deux nefs latérales et de l'abside de la Basilique de San Giuseppe al Trionfale. Ces deux structures architecturales ne faisaient pas partie de la forme originale de la basilique ; Elles sont le résultat des travaux d'agrandissement, qui se sont déroulés en deux phases (1955-56 : création de l'abside ; 1970-71 : création du transept), c'est pourquoi les œuvres figuratives qui les décorent comptent parmi les créations les plus récentes de la basilique, toutes postérieures à 1960.

Nous ne suivrons cependant pas l'ordre chronologique - selon lequel viendrait en premier la décoration en mosaïque de l'abside et de l'arc de triomphe (1962-64), puis la décoration picturale et en bas-relief des têtes (1972) et enfin la réalisation de la mosaïque qui encadre le tabernacle (2012) de la chapelle dédiée à Saint Luigi Guanella - mais nous commencerons par les deux grands bas-reliefs rectangulaires, œuvres en travertin d'Eros Pellini (1909-1993), artiste milanais déjà très connu à l'époque dans le domaine de l'art sacré. Une œuvre en elle-même convaincante, tant d’un point de vue artistique que spirituel, par son angularité essentielle et élémentaire. On se demande, si elle s'harmonise avec le reste de la décoration et il nous vient à l'esprit que, si elle avait été peinte, comme l'étaient souvent les bas-reliefs et les sculptures antiques, peut-être aurait-elle pu, en ce sens, avoir un résultat plus favorable. Veuillez nous pardonner ces appréciations tout à fait personnelles.

Au chevet de la nef gauche, le bas-relief de l'architrave est dédié à saint Joseph, représenté au centre, entre deux arbres, en homme en prière et donc en intercesseur. Il y a sept formes d'intercession représentées par une série de personnages à gauche et à droite de saint Joseph. Avant de les analyser, nous voudrions cependant signaler la présence d'une croix sur l'arbre à côté de saint Joseph, pour indiquer le bois de la rédemption du péché originel.

Venant aux personnages, on retrouve à l'extrême gauche trois ouvriers (un fermier avec une bêche ; un homme avec un mouchoir autour du cou en train d'étancher sa soif, peut-être un mineur ; un pêcheur accroupi) : Joseph "Patron des ouvriers". Puisque Joseph est « Soutien des familles », le deuxième groupe est composé d’un homme et d’une femme qui s’embrassent et d’un enfant qui s’accroche à eux deux. Le troisième groupe est composé de seulement deux personnages, comme celui (le quatrième) qui fait office de pendant de l'autre côté de Saint Joseph. Les deux groupes pourraient incarner la même thématique, puisque, dans les deux cas, deux personnes souffrantes (ce qui exprime leur présence à terre) sont soutenues par deux femmes. Mais, dans le premier cas, l'homme assis fixe intensément la jeune femme qui le soutient et qui a un regard lointain, tandis que dans l'autre cas, c'est la femme qui soutient et regarde amoureusement la femme souffrante avec un regard lointain et désolé. Sans aller plus loin dans la logique, nous osons dire que les deux groupes pourraient être représentatifs respectivement de Saint Joseph « Espérance des Malades » et « Consolation des Misérables ». Aussi parce que, de cette manière, on atteint le nombre de sept patronages, symétrique à celui des sept œuvres de miséricorde qui entourent saint Luigi Guanella dans le bas-relief de l'autre nef. En effet, on retrouve ensuite deux personnages mitrés assis (dans ce cas car sur une chaise) pour représenter l'Église (saint Joseph « Protecteur de la Sainte Église »), surmontés d'une femme allongée (saint Joseph « Patron des mourants ») et enfin, en septième groupe, vêtus d'une tunique, une petite fille et un petit garçon (saint Joseph « Gardien des vierges ») sous le regard maternel d'une femme qui semble enfermée dans un halo de gloire (la Sainte Vierge ?).

Sur l'architrave de la chapelle dédiée à saint Luigi Guanella (canonisé seulement en 2011, et donc encore ici avec l'auréole de béatitude telle qu'elle fut déclarée en 1964), à côté du saint représenté dans son habit religieux (robe, ceinture et cordon autour du cou), avec les bras tendus dans un geste de miséricorde, sont représentées les sept œuvres corporelles de miséricorde.

Dans la séquence, du côté gauche de Don Guanella (pour ceux qui regardent) : l'habillage d'un homme nu et l'offrande de nourriture et de boisson à une femme et à un homme par deux femmes laïques et le soutien d'un prisonnier par un jeune homme (ainsi classé en raison de la présence d'un bâtiment derrière lui). A droite de Don Guanella, les soins prodigués à une femme malade en fauteuil roulant par une religieuse guanellienne ; l'abri, signifié par un double portique, donné aux enfants et aux jeunes ; et enfin la prise en charge d'un mort au premier plan par un homme qui semble l'envelopper dans un linge et par une femme qui tient un petit crucifix pour lui indiquer le « chemin ».

D'ailleurs, dans ce bas-relief, comme dans celui dédié à Saint Joseph, à côté de Saint Luigi Guanella, il y a clairement un crucifix : le sacrifice rédempteur du Seigneur est le cœur de Saint Joseph, et aussi de Saint Luigi Guanella.