Loris Capovilla, secrétaire de Jean XXIII, est décédé à l'âge de cent ans
par Gianni Gennari
Loris Capovilla est revenu le 26 mai à la Maison, cette Maison dont le monde est appelé à se rapprocher avec l'annonce faite par l'évangéliste Jean que «Dieu l'a tellement aimé qu'il a donné son Fils unique pour son salut». Il semblait immortel, et Don Loris souriait quand quelqu'un le lui faisait remarquer. Il possédait une mémoire prodigieuse, une vivacité incroyable, une énergie de vie, d'espoir, de proximité avec chacun.
Bien-aimé – je parle pour moi – depuis plus de 50 ans, même dans les moments difficiles de la vie. Lorsqu'en 1967 Paul VI le voulait archevêque de Chieti, il me demanda de l'accompagner comme secrétaire pendant quelques semaines, en attendant l'arrivée à la fin de l'été de Don Gianni Bianchi, un Vénitien, arrivé mais qui allait bientôt tragiquement disparaître. dans une tragédie en montagne au Pass Gardena. Celui de Chieti n'a donc pas été une tâche facile pour "Don Loris", également en raison de la forte résistance du clergé et surtout des hauts responsables politiques de ces régions, en particulier un célèbre trio du parti au pouvoir de l'époque : Gaspari. , Natali, D'Antoni.
Et en fait, cela n'a pas duré longtemps. D'abord à Loreto, puis à Sotto il Monte, jusqu'à aujourd'hui. Aux amis, comme toujours, un dépliant de fin d'année : documents, souvenirs, prières... Jusqu'en 2009 ! Par hasard je trouve le dernier, avec la date « Die 24 Decembris MMIX ». Habituellement 8 côtés. Sur le premier, l'image apaisante : « Benignitas et Humanitas » du Pape Jean, puis une page sur « Le Christ est un don » et 4 sur « Tantum Aurora est… Sur le dernier, avec un titre surprenant : « SE FAIRE DES AMIS AVEC LA MORT » . Une longue citation de 2007 : il avait accordé une interview à l'hebdomadaire catalan "El Ciervo", et avait répondu longuement à la question "Comment voyez-vous votre mort".
Voici quelques passages, qui parlent déjà alors de ce mystérieux "aujourd'hui" où l'aube et le coucher du soleil cèdent la place à la Lumière totale: «L'Ange de la mort a toujours été avec moi, et ce n'est pas un squelette avec une faux à la main : c'est un rayon de lumière qui perce les ténèbres. Mon heure ne peut pas être en retard. J'y pense tous les jours, parfois avec une pointe de mélancolie, et je me prépare au jugement sans présomption et sans crainte. Je ne suis pas assez stupide pour me considérer comme juste. J'en sais assez sur le bilan final. Je répète souvent : « J'ai fini la course, j'ai combattu le bon combat, j'ai gardé la foi » 2 Tim. 4,7 (…) J'ai confiance dans le sort de la planète Terre. Je continue de proposer des circonstances atténuantes pour les péchés de l'humanité, non pas par inclination vers le bienfaiteur honni, mais par devoir de justice tempéré par la miséricorde. En quittant mon ermitage bien-aimé et mes proches, je suis envahi par l'amour ardent de saint François pour toutes les créatures : « Je voudrais vous conduire tous au Paradis » ; et confirme dans ma foi la croyance du pape Jean.
« Ma journée terrestre se termine, mais le Christ vit et son Église continue son œuvre dans le temps et dans l'espace »». Vient ensuite cette fin qui parle d'aujourd'hui: «Je vois clairement la pause de quelques heures de ma frale sur le sol de la chapelle de Camaitino et la messe avec un seul célébrant, sans autres fioritures, ni bruit de cloches. , le chemin silencieux vers le solatio et le cimetière de montagne nue ; Je vois le cercueil descendre dans le sol nu et j'entends les voix des compagnons qui me disent pieusement au revoir, le visage strié de larmes et le sourire aux lèvres, conscients que tout est beau et nouveau dans la splendeur du Ressuscité. Tout est grâce. +Loris Francesco Capovilla, 24/XII/2009 après JC". Il a vu : un seul célébrant, pas de fioritures, pas de tintement de cloches... C'était en 2009 : la « clarté » n'était pas possible. Puis beaucoup de choses, pour lui aussi, et le don qui « est le Christ » lui a donné le signal, rouge de couleur de sang, du témoignage jusqu'à la fin d'un « serviteur » de l'Évangile, en perpétuelle « sortie » vers tout le monde, à commencer par le plus éloigné, et sans offenser les voisins, à moins que quelqu'un qui se sent proche veuille se poser en maître du Royaume dont la loi suprême est le « salut » et dont le véritable noyau est que « C'est à moi que tu l'as fait ! de Matthieu 25. C'est exactement comme ça : Au revoir ! Très cher Don Loris !