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par Nico Rutigliano

L'exhortation apostolique Amoris laetitia est née du travail synodal, c'est-à-dire de l'engagement des évêques réunis en synode, depuis 2013, lorsqu'une nouvelle manière de procéder a été constatée : un thème choisi par le Saint-Père développé en deux synodes, avec une annexer un questionnaire. Avec cette manière de travailler ensemble, la collégialité est devenue synodalité. 

Du premier questionnaire est né l’instrumentum laboris, discuté en Assemblée extraordinaire des évêques. Le secrétaire spécial des deux synodes était Mgr Bruno Forte. À la demande du Pape, la langue italienne a été adoptée lors de l'assemblée : une autre nouveauté, car autrefois on utilisait le latin. Dans les cercles plus petits, cependant, on parlait la langue maternelle des Pères synodaux. L'instrumentum laboris est composé de trois parties : les défis, la vocation, la mission de la famille ; et fut confié aux travaux du deuxième synode de la famille.

Il fallait une théologie sur la famille. Il manque encore une théologie solide de la famille et les travaux synodaux ont contribué à perfectionner ce cadre théologique. Il convient de rappeler que c'est le Concile de Trente qui a inclus le mariage parmi les sept sacrements. Pendant 1500 ans, le mariage n'était que la bénédiction de l'Église sur les époux.

Pourquoi la théologie de la famille connaît-elle des périodes de changement ?

Car même l’alliance entre le Christ et l’humanité, dans laquelle le mariage trouve son modèle, vise l’épanouissement. En matière de mariage et de famille, tout n’est pas décidé, mais nous sommes face à un projet. C'est-à-dire qu'il s'agit d'un processus graduel, comme le disait déjà Familiaris consortio au n. 34, progressivité dans laquelle Dieu intervient pour accompagner. 

Par analogie avec l'alliance entre le Christ et son Église, la famille est elle aussi en progrès, en changement, et se compose progressivement et tend vers la perfection. Même les personnes séparées, cohabitant ou divorcées sont en chemin pour faire la volonté de Dieu, à travers l’illumination et la force du Saint-Esprit. Dans ce processus progressif de construction de la famille, la foi des époux joue un rôle important, à tel point que le manque de foi de l'un des deux époux peut devenir un « obstacle définitif » à la validité du sacrement. Mais qui peut évaluer la foi d’un baptisé ? La cohérence de la foi ne peut être mesurée par la loi. C'est pourquoi ce jugement a été confié aux diocèses. Le discernement fut alors confié aux pasteurs. 

La famille entre droit et conscience

Le mariage est plus un rêve de Dieu qu'un modèle que l'Église doit expliquer aux époux.

La doctrine sur la famille (la loi) est claire : « l'homme ne doit pas oser séparer ce que Dieu a uni ». Cependant, la pastorale (la conscience) est en train de changer. Il ne s’agit donc pas de décider ce qui doit primer, mais il faut intégrer le droit et la conscience. 

L’harmonie entre ces deux éléments n’est pas seulement un postulat mais veut devenir une promesse.

Le renouveau continu de la pastorale ne s'effectue pas dans les documents ou les proclamations du magistère, mais entre les foyers (paroisses) et les familles. Dans les couples qui s'adressent à l'Église pour se marier, il y a déjà des semina Verbi ; même dans les couples qui vivent ensemble. 

Le problème est plutôt de savoir comment transformer ce lieu de concubinage en un lieu de naissance, de conversion, de maturation. C’est le défi qui attend les pasteurs et les agents de pastorale familiale.

La souffrance des familles blessées peut transformer la fragilité en opportunité. Un accompagnement progressif et différencié est donc nécessaire. La préoccupation principale ne doit pas être de reproduire un modèle idéal, mais plutôt d'identifier les « germes » qui peuvent mûrir dans l'amour. 

Une pastorale de la famille qui évolue

Nous courons souvent le risque d'organiser des initiatives pour la famille sans une attention continue

à la famille. La famille se sent plus impliquée dans la discussion que au centre de l'attention

reconnu comme le véritable sujet de la vie de l'Église. Il y a un grand besoin de penser la pastorale non seulement pour les familles, mais aussi avec les familles, en étant conscients que ceux qui construisent la communion et la communauté sont les deux sacrements : l'ordre et le mariage. C’est précisément la petite Église domestique qui nous offre la voie pour construire l’Église sur ce modèle.

Il faut alors passer de la gestion de l’urgence à la prévention ; c'est-à-dire passer d'une préparation proche à une préparation qui se déroule dans le temps ; accorder plus d'attention aux cours de préparation au mariage.