Cliquez pour écouter le texte en surbrillance! Fonctionne Discours G
itenfrdeptes

Partagez notre contenu !

Le « me voici » de Jésus

de la mère Anna Maria Cánopi osb

En Jésus, toutes les promesses de Dieu sont devenues un « oui » (cf. 2 Co 1,20, XNUMX). En lui tous les « me voici » que nous avons entendu résonner à travers les pages sacrées trouvent leur plein accomplissement, depuis le « me voici » d'Abraham jusqu'à celui de la très sainte Marie. 

Dans la Lettre aux Hébreux, la mission rédemptrice du Christ est enfermée entre deux « me voici », celui de son entrée dans le monde et celui de son retour au Père après sa passion et sa mort.

«En venant au monde, le Christ dit :  "J'arrive

– car il est écrit à mon sujet dans le rouleau du livre –

pour faire ta volonté, ô Dieu'" (Hé 10, 5-7).

Avec une acuité intuitive, voici comment un moine médiéval interprète le passage : après le péché originel, Dieu – qui est Père, Fils et Saint-Esprit – tient un concile intra-trinitaire pour voir comment récupérer l'homme déchu. Dans un élan d'amour sacrificiel, le Fils s'offre : « Me voici, je m'en vais » et descend sur terre pour chercher la brebis perdue parmi les ronces et les épines et la ramener au bercail céleste. 

Ce « me voici » est le fil secret qui lie tous les événements de la vie de Jésus, c'est la raison qui détermine chacun de ses pas, chacun de ses gestes, chacune de ses paroles.

Jésus est né lorsque la plénitude des temps arrive, en obéissance au plan du Père.

A douze ans, lorsqu'il entre dans l'âge adulte de la foi, il s'arrête au temple, car il doit s'occuper des affaires de son Père : il ne reste pas à Jérusalem pour un choix arbitraire, comme un adolescent avide d'autonomie, non, il est là pour un « devoir » lié à sa mission.

Dans sa vie publique, Jésus souligne à plusieurs reprises son lien très fort avec le Père, au point d'en faire le modèle et l'enseignement de ses disciples.

Lorsqu'un des douze lui demande de leur apprendre à prier, le premier mot qui sort de ses lèvres est « Père », et au centre de la prière se trouve la déclaration : « Que ta volonté soit faite ». Je me souviens encore avec quelle insistance l'abbé Mariano Magrassi, commentant le Notre Père, a souligné le côté « festif » de cette demande. Il ne faut jamais le prononcer – dit-il – comme quelqu'un qui obéit de force, presque en serrant les dents, mais qui voudrait faire quelque chose de complètement différent. Non! Votre volonté doit exprimer l'impulsion d'une âme qui se sent en phase avec la volonté de Dieu. Elle correspond à celle de Marie me voici à l'annonce de l'ange, une réponse prononcée comme le oui nuptial d'une vierge et non comme l'obéissance à une vierge. commandement oppressif. A ce propos, il nous a raconté un événement survenu dans une école primaire française. Le maître avait dicté le Notre Père ; puis en corrigeant les cahiers, elle fut surprise par une « erreur ». Parvenue à « Que ta volonté soit faite », ta volonté soit faite, une petite fille avait écrit : « Que ta volonté soit fête », ta volonté sera une fête ! La prononciation était la même, mais cette erreur capturait le vrai sens de la prière. Oui, que chaque volonté de Dieu soit pour nous une fête !

Jésus lui-même nous montre clairement cette attitude lorsque, exultant de joie dans l'Esprit Saint, il s'écrie: «Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux savants et que tu les as révélées aux petits. Oui, Père, parce que c'est ce que tu as décidé dans ta bonté" (Lc 10, 21). C'est la plus belle « leçon d'amour » que Jésus a donnée à ses disciples et qu'il nous donne à tous : ne jamais vouloir autre chose que ce que veut le Père, être toujours en plein accord avec Celui qui est amour. C'est la source de joie et de paix. C'est pourquoi Jésus ajoute : « Apprenez de moi, qui suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour votre vie. Car mon joug est doux et mon fardeau est léger » (Mt 11, 29).

Ces paroles, prononcées dans l'exultation de l'Esprit, ont été scellées par Jésus lui-même au moment culminant de sa mission. En effet, dans l'imminence de sa passion et de sa mort, toujours en compagnie de ses disciples, il se retira pour prier dans le jardin des oliviers. Là, par une nuit d'angoisse, tandis que la sueur coulait de son visage comme des gouttes de sang, la prière adressée au Père coulait à nouveau de son cœur : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ! Mais que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne » (Luc 22 : 42). 

Pour Jésus, « l’heure » tant attendue était arrivée. Dans cette bataille sanglante, il a renouvelé son « me voici » de pleine disponibilité à la volonté du Père. C'est pourquoi, lorsqu'ils allèrent l'arrêter, il se livra sans résister et embrassa la croix comme on embrasse une épouse, en prononçant le oui de l'alliance nouvelle et éternelle. 

Par la souffrance – ainsi dit l’auteur de la lettre aux Hébreux – il nous a sauvés et nous a fait un avec lui : lui la tête, nous le corps. 

Jésus n'a pas eu honte de nous appeler frères, en effet, après avoir accompli sa mission rédemptrice, il est monté au Ciel en disant : « Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés » (Hé 2, 13). 

On dit qu’on ne comprend que ce qu’on vit. Celui qui n’a jamais souffert ne sait pas comprendre ceux qui souffrent, il ne sait pas avoir pitié. En trente ans de vie cachée et trois de vie publique, Jésus est entré pleinement dans notre situation ; c'est pour cette raison qu'il est capable, comme personne d'autre, de venir en aide à nous qui, de diverses manières, sommes toujours dans l'épreuve. Et l’aide – le salut – qu’il nous apporte est tout à fait « particulière ». L'obéissance du Christ nous a non seulement sauvés de manière radicale, mais nous a aussi communiqué la grâce de correspondre à la volonté de Dieu, de devenir coopérateurs du salut en étant « sauvés ». Comme, comment? Alors que nous aussi traversons l'humiliation, la croix et la mort du vieil homme, pour entrer avec lui dans le royaume de gloire : « Père, je veux que ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi là où je suis, afin qu'ils contemplent c'est ma gloire, que tu m'as donnée" (Jn 17, 24).

Jésus a tout fait en notre faveur : il est l'homme qu'il nous faut. En réponse d’amour, pourrons-nous reproduire en nous-mêmes ses traits ? Fils unique du Père, il est devenu notre frère aîné : la vocation inscrite dans notre cœur est d'assumer sa physionomie, jusqu'à rayonner la lumière de son visage divin.

Seigneur Jésus, Fils de Dieu,

que tu es venu 

comme notre frère

pour nous apprendre 

exécuter la volonté 

du père,

aussi mis dans nos coeurs

le "me voici" 

d'amour qui se donne

ça t'a cloué

au bois de la Croix,

pour qu'en nous présentant 

au Père, 

nous pouvons expérimenter

aussi ta joie :

« Me voici, je suis ressuscité

et je suis toujours avec toi ! 

Cliquez pour écouter le texte en surbrillance! Fonctionne Discours G